Moscou, Russie – À l’issue des premières réunions du format Russie–AES, tenues les 3 et 4 avril 2025 à Moscou, les relations entre la Russie et les pays de la Confédération des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso et Niger – franchissent un nouveau cap. Le Ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Son Excellence Abdoulaye DIOP, a mis en exergue une convergence de vues marquée avec la Fédération de Russie, en particulier sur les enjeux sécuritaires et souverainistes.
Dans une interview accordée à RT en français, le chef de la diplomatie malienne a déclaré : « Ce qui est important dans notre relation avec la Russie, c’est que nous partageons une même compréhension et une même définition de la menace et de l’ennemi. » Selon lui, cette vision partagée de la lutte contre le terrorisme et de l’insécurité renforce la coopération stratégique entre les deux parties.
Soutien russe constant et amélioration sécuritaire sur le terrain
Le Ministre DIOP a souligné la disponibilité continue de la Russie à accompagner le Mali, notamment par la fourniture d’équipements militaires, jugés essentiels face aux défis persistants. Il a par ailleurs dressé un tableau encourageant de l’évolution sécuritaire au Mali, rappelant que des territoires autrefois hors de contrôle, tels que Kidal, ont été reconquis, permettant à l’État malien d’étendre sa présence sur l’ensemble du territoire national.
Huit mois de l’AES : vers une force militaire commune et une voix unifiée
Interrogé sur les avancées de l’Alliance des États du Sahel, le Ministre s’est félicité des premiers acquis, notamment la mise en œuvre d’une charte de sécurité collective en réponse aux menaces pesant sur la région. Il a souligné que les armées du Mali, du Burkina Faso et du Niger opèrent désormais de manière coordonnée sur l’ensemble de l’espace AES, dans l’objectif de créer une force unifiée.
Vision partagée avec la Russie : souveraineté, intégrité et multipolarité
Les entretiens bilatéraux avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, ont été qualifiés de « fructueux à plusieurs égards ». Le ministre DIOP a salué une vision commune autour de principes fondamentaux : la gestion souveraine des affaires intérieures, le respect de l’intégrité territoriale, le rejet de l’instrumentalisation des droits humains, et l’opposition aux politiques impériales et néocoloniales.
Cette entente stratégique s’inscrit dans une dynamique plus large en faveur d’un monde multipolaire, respectueux des choix souverains des nations. Selon M. DIOP, le Président Vladimir Poutine partage avec les dirigeants de l’AES une volonté affirmée de défendre les intérêts des peuples et de résister aux logiques de sanctions coercitives.
Un repositionnement régional assumé
Ce renforcement de l’axe Moscou–Sahel s’inscrit dans un contexte de redéfinition des alliances régionales, marqué par le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO. Ce départ, justifié par un sentiment d’isolement dans la lutte contre le terrorisme et une déconnexion croissante avec les aspirations panafricaines, ouvre la voie à une nouvelle architecture sécuritaire et politique dans le Sahel.
La Confédération AES, avec l’appui de partenaires stratégiques comme la Russie, entend incarner une nouvelle dynamique régionale, tournée vers la souveraineté, la stabilité et le développement concerté.
