
Chaque année, le 7 avril marque la Journée Mondiale de la Santé, un moment fort pour mobiliser les consciences autour des enjeux majeurs de santé publique. Au Mali, cette célébration revêt une résonance toute particulière, tant les défis sanitaires y restent cruciaux et persistants.
En 2025, c’est le 10 avril que les autorités sanitaires et leurs partenaires ont choisi de commémorer cette journée, décalant l’événement en raison d’un agenda institutionnel chargé. C’est à la Clinique Périnatale Mohamed VI de Sébénikoro, symbole d’espoir et de renouveau, que les festivités ont été lancées, marquant le début d’une campagne nationale d’une année entière dédiée à la santé maternelle et néonatale.
Une thématique porteuse d’espoir
Le thème retenu – « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir » – n’est pas qu’un simple slogan. Il traduit la volonté claire des autorités de renforcer les interventions ciblées contre la mortalité maternelle et infantile, en mettant en œuvre des actions concrètes, soutenues et stratégiques pour sauver des vies et garantir un avenir plus serein aux générations futures.
Un engagement fort en faveur de la prévention
En marge des discours, la journée a été marquée par des initiatives concrètes, à l’image de la campagne de dépistage gratuit du cancer du sein par mammographie, destinée aux femmes âgées de 40 ans et plus. Ce geste fort s’inscrit dans une approche globale de santé publique visant à améliorer l’accès aux soins préventifs pour les femmes, souvent premières victimes des carences du système de santé.
L’OMS alerte sur les défis structurels
Patrick Kaboré, représentant de l’OMS au Mali, a pris la parole pour souligner les multiples défis qui minent le système de santé du pays. Il a notamment mis en garde contre la baisse marquée de l’aide au développement, qui fragilise dangereusement les capacités d’intervention, en particulier dans les zones les plus vulnérables. Son discours a résonné comme un appel à la solidarité internationale et à l’engagement durable pour soutenir les efforts maliens.
Une urgence sanitaire documentée par les chiffres
Les données issues de l’Enquête Démographique et de Santé de 2018 sont sans appel : 325 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Un chiffre glaçant qui continue d’interpeller. Les résultats provisoires de l’EDS-M VII (2024) indiquent, quant à eux, un taux de mortalité infantile de 52 pour 1 000 naissances vivantes. Si des progrès sont à noter, les indicateurs restent préoccupants, justifiant l’ampleur des efforts entrepris.
Un appel à l’union et à l’action
La ministre de la Santé et du Développement social, Assa Badiallo Touré, a livré un discours mobilisateur, invitant l’ensemble des acteurs – institutions, ONG, professionnels de santé – à unir leurs forces dans une lutte résolue contre les décès maternels et néonatals évitables. Elle a réaffirmé que la santé des femmes et des enfants devait constituer une priorité nationale, une ligne directrice incontournable des politiques publiques.
Une journée, un symbole, une promesse
La Journée Mondiale de la Santé 2025 s’est ainsi imposée comme un moment de rassemblement, d’engagement et d’espoir. Elle a permis de remettre au centre des priorités nationales le droit fondamental à la santé pour toutes et tous, en particulier pour les mères et les tout-petits. Car chaque vie préservée est un pas de plus vers un Mali plus fort, plus juste, et résolument tourné vers l’avenir.